10.8.05

Maywa Denki, une révélation

Ce 22 juillet, à 22 heures, dans le jardin des Tuileries, j'ai eu une véritable révélation. L'un des spectacles les plus beaux de mon existence.
Ce n'est pas un groupe de musique ni un artiste qui m'a touché ainsi, mais une entreprise. Une entreprise japonaise du nom de Maywa Denki.
Maywa Denki est une entreprise spécialisée dans la fabrication d'instruments électriques.
Des instruments qui font de la musique, du bruit. Bref, des sons.
Et qu'on peut piloter avec de l'électricité, donc avec un ordinateur.
Un concert de Maywa Denki n'est pas un concert, c'est une démonstration. Tel Bill Gates, le président, entouré de ses ouvriers (en uniforme), nous présente ses produits.
Un chanteur mécanique mû par un soufflet et une bande de caoutchouc comme corde vocale
Une batterie composée de marteaux sur une guitare
Un xylophone-fleur
Des dizaines d'instruments délirants.
Et pour mieux démontrer les performances des instruments de la firme, le Président chante.
Puis il se prend pour un crooner.
Mais il doit diriger ses ouvriers.
Et sauver la face lorsqu'une panne se produit.
Et faire la preuve de la qualité des produits.
Et chanter.
Et diriger ses ouvriers.
Et passer des costumes de scène de plus en plus délirants.
Pour mieux faire la preuve de la qualité de ses produits.

Au bout de 90 minutes de spectacles, on est renversé par la beauté des instruments, touché par les chansons d'amour kitsch sorties tout droit d'un générique de manga de l'espace, initié à la discipline d'entreprise et admiratif de la docilité des ouvriers japonais ainsi que de la qualité de leur travail, et en même temps mort de rire.

Jamais rien vu de tel.

Le 23 juillet à 22 heures, j'étais de retour au spectacle de Maywa Denki, qui heureusement repassait. Mon ami David Douyère, seul à s'être déplacé parmi la trentaine d'amis que j'avais prévenus par SMS, a apprécié lui-aussi.

Maywa Denki, précipitez-vous au point de vente le plus proche !
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